Une amitié inébranlable. (Ft. Lily)

Voilà maintenant plusieurs jours que j’étais à Brise-air. Aujourd’hui il ne m’était plus gère compliquer de passer inaperçu au sein de la population, mon apparence ayant beaucoup changé ces dernières années, passant d’un capitaine de la garde impériale a un pirate. Aujourd’hui j’ai une barbe assez massive mais bien taillé, ça me change de mon visage rasé d’autrefois. Lorsque je me regarde dans un miroir, je ne me reconnais quasiment plus, comme si Trane Hammerlake n’était plus de ce monde, ne laissant place qu’a un mort-vivant. Il est vrai que de nombreuses années ont passé depuis ce tragique évènement, tant d’année sans voir sa fille, sans la prendre dans ses bras. Je l’ai aperçu une fois alors j’étais à Brise-Air,je l’ai longuement observé, elle était devenue si belle, le portrait craché de sa mère, mais je ne pouvais pas l’approcher, pour sa sécurité, autant à elle qu’à moi-même. Pour le moment je dois faire profil bas, jusqu’au moment opportun ou j’aurai sa vengeance, et ainsi je pourrai reprendre de nouveau ma fille dans mes bras, et reprendre mon ancienne vie.

Etre si loin de ma fille ne voulait pas dire que je ne prenais pas de nouvelle. A chacune de mes excursions à Brise-Air, j’allais voir mon amie Lily qui possédait une bijouterie en ville. C’est elle qui m’avait vendu et surtout conseillé la bague de fiançailles destiné à ma femme. Lily était une femme avec un cœur en or, l’une des rares à encore croire à mon innocence. Je lui rends visite à chaque fois pour prendre de ses nouvelles mais aussi des nouvelles de ma fille, elle est un peu mes yeux et mes oreilles en ville, l’une des dernières personnes qui me rattache à mon ancienne vie. C’est donc avec le sourire que je me rends en centre-ville. Sur ma route je croise de nombreux gardes qui ne prêtaient aucune attention à mon égard. Ils étaient probablement beaucoup trop occupés aux préparatifs du grand mariage qui s’annonçait prochainement. Ce n’était pas plus mal pour moi, la foule me cachait encore mieux. C’est avec une grande difficulté que j’arrive à me rendre dans la boutique de Lily. Je pénètre dans la boutique et je retire aussitôt ma capuche. Je porte mon attention sur les vitrines ou se tenaient de merveilleux bijoux. Cette boutique était tout simplement sublime et pourtant, j’étais seule à l’intérieure. Alors que j’étais concentré sur un magnifique pendentif, je perçois derrière moi des petits pas légers s’approcher. Un sourire en coin se dessine sur mon visage et je sors.

- J’ai l’impression que ta boutique devient de plus en plus belle au fil de mes visites. Je me retourne pour faire face à Lily. Je suis content de te voir Lily ! Je dis ça toujours avec un beau sourire sur le visage, une expression qui se fait trop rare ces derniers temps.

J’observais l’homme qui me fit face. Les années avaient passées, et bien que je voyais régulièrement, je pouvais encore parfaitement m’imaginer l’homme qu’il avait jadis été. C’était étrange comme la vie pouvait pousser certaines personnes à prendre un tout autre chemin que celle qui leur semblait destiné. Oui, car Trane avait toujours été quelqu’un de droit, d’honnête. C’était même étrange de l’imaginer tout à coup comme un pirate. Mais je n’étais qu’une simple observatrice dans la vie de la plupart des gens. Je n’étais pas faite pour intervenir. Je ne savais pas me battre, je ne voulais pas apprendre. Néanmoins cela ne m’empêchait pas d’essayer de les aider à ma propre manière. Pour le pirate qui me fit face, c’était de lui donner de temps en temps des nouvelles de sa famille. Ca ne devait pas être facile. Et je ne pus à vrai dire pas m’imaginer ce que cela devait faire de ne pas pouvoir enlacer ceux qu’on aime, ne pas pouvoir leur parler. A peine oser les regarder de loin. Cela doit être tout simplement terrible comme sentiment. « Bonjour… Comment vas-tu ? » A première vue il semblait bien se porter. Du moins physiquement. Mentalement c’était toujours difficile de pouvoir dire cela. En tout cas, je n’avais jamais douté de l’honnête de Trane. Cela coulait de source. Et je pense que je ne comprendrais jamais les humains. Non comment ne pouvait-il pas voir ce qui était pourtant si lisible dans le regard d’autrui ? Un regard dans les yeux de Trane m’avait convaincu qu’il n’y était pour rien. Et cela avait été le cas pour Ralvek. Lui non plus, les gens ne semblaient pas le voir pour qui il était réellement… C’était dommage car à force d’être aveugle à ce point on finit par pousser les gens sur des chemins obscures… comme celle que Trane avait emprunté.

Mon regard s’arrêtait sur le pendentif qu’il regardait avant mon arrivée. « Tu sais… je peux le lui donner en disant que cela vient de toi, si tu le souhaites. » Je savais le malheur qui était arrivée à sa femme, et j’ai été navrée de devoir être celle à le lui annoncer. Mais il avait encore une fille et c’était un sentiment que je connaissais que trop bien. J’avais moi-même eu une fille. Toujours d’ailleurs. Mais vu mon physique qui ne suivait pas mon âge, je l’appelais à présent cousine au lieu de dire ma fille. Car oh, à vrai dire il s’agissait de ma fille adoptive et elle vieillissait chaque année un peu plus alors que la jeunesse restait gravé dans mon visage. Mais je connaissais le sentiment d’avoir une fille et de l’aimer plus que tout. Je me doutais qu’il devait souvent penser à elle. Bientôt elle finira par trouver un mari, aura probablement des enfants… Et lui devra rester dans l’ombre. Ce n’était pas juste. Il fallait qu’il trouve un moyen pour retrouver son ancienne réputation.

Lily me salua, toujours avec ce visage plein de tendresse. Lily a toujours été comme ça, douce et pleine de compassion, l’une des raisons lesquelles je me suis toujours bien entendu avec elle. Elle me demande comment j’allais, difficile de répondre à cette question qui semblait pourtant si banale. Techniquement oui j’allais bien, je suis en bonne santé, j’ai amassé une petite fortune lors de mes dernières virées en mer, donc d’un point de vu physique oui je vais bien, pour ce qui est de mon moral la réponse était tout autre. Ma situation n’avait pas changé depuis pas mal d’année et maintenant vient s’ajouter à ça la perte de mon capitaine Iago, homme que j’appréciais beaucoup, que je considérais comme un frère. Le nouveau capitaine était l’opposé de Iago, froide et sans pitié, tout ce qui me dégoûte des pirates et malheureusement pour moi je ne peux pas quitter le navire, elle en sait trop sur moi, alors me voilà bloqué. Voilà mon état aujourd’hui, mais pour Lily je vais me contenter d’un simple :

- Je vais bien, j’ai encore mes deux jambes ainsi que mes deux bras et ma tête aussi optionnellement… C’est l’important comme on dit. Je dis ça tout en regardant par la fenêtre, la place du marché était gavée de monde, une bonne partie des gens a été mis à contribution pour les préparatifs pour le mariage royal. Et toi ? Comment te portes-tu ?

Je me tourne à nouveau face à Lily, elle m’avoua qu’elle pourrait donner ce pendentif a sa fille si je le voulais. Lily avait donc vu que mon œil avait été attiré par ce magnifique bijou, Lily a toujours été observatrice, c’était l’une de ses qualités, elle avait toujours un œil sur tout et elle était souvent au courant de pas mal de chose qui se tramait à Brise-Air, une des raisons pour lesquelles je lui fais confiance pour me donner des nouvelles de ma famille à chacune de mes visites ici. J’adresse un sourire amusé aux propos de la sirène avant de répondre :

- J’aimerai tellement, mais je ne peux me le permettre, elle serait capable de partir à ma recherche aussitôt après et je ne le veux pas. Plus loin elle aura à faire à moi plus elle sera en sécurité et c’est tout ce qui compte pour l’instant. Un jour… Je lui donnerai en main propre.

Bien entendu ma fille savait que j’étais toujours en vie, mais elle ne connaissait pas ma position, elle n’avait aucune information me concernant et c’était tant mieux. Au début elle avait tenté de partir à ma recherche mais mon meilleur ami avait réussi à l’en dissuader par je ne sais quel miracle. Mais nul doute qu’elle continue d’enquêter de son côté malgré tout, ma fille n’est pas du genre à abandonner si facilement, elle tient sa de sa mère.

- Alors, quelles nouvelles m’apportes-tu de Brise-Air ? Comment vas ma fille ?

Oh moi j’allais bien. J’allais quasi toujours bien. Je ne peux pas me plaindre que la vie soit méchante avec moi. Mais j’avais vécu cinquante années si pas plus à me cacher, à vivre loin des humains. Et cela a surement joué un grand rôle pour le karma. Quoi qu’il en soit ma vie continuait sa petite route. J’avais ma fille adoptive et ses enfants qui commençaient à grandir de plus en plus. Et je m’étais fait quelques amis à Brise-Air. Bon d’accord la plupart ignoraient ce que j’étais réellement mais cela n’avait pour l’instant que peu d’importance. Cela me poserait que des problèmes d’ici dix ans, lorsque l’âge commencera à jouer un rôle et qu’on remarquera que je ne change pas. Oui, je suppose qu’à ce moment-là j’allais devoir dire adieu à certains amitiés et partir vivre ailleurs… Mais je ne voulais pas penser à tout cela. C’était pour plus tard. « Je vais bien. Mes bijoux se vendent assez bien et me permettent de vivre et de payer le loyer de mon atelier. » Et c’est tout ce que je voulais. Je ne souhaitais pas devenir riche. D’ailleurs qu’est-ce que je pouvais bien faire avec de la richesse ? La plupart du temps je le passais dans l’eau, pas besoin d’être riche pour cela.

J’hoche la tête. Oui, je pouvais comprendre qu’il avait envie de le lui donner lui-même. « J’espère que ce jour viendra vite… » C’était tellement triste de voir toute l’injustice que ce monde pouvait supporter. « et bien comme tu le vois. » Je fus un geste de la main en direction de dehors « le royaume est en train de se préparer pour le grand mariage royale. Le roi a trouvé une nouvelle épouse. » Je ne m’intéressais pas vraiment à la politique, même pas du tout. Mais tout le monde parlait de ce mariage et c’était très difficile de ne pas être au courant. Rien que les préparatifs de ce mariage étaient déjà gigantesque. « Mmm elle va bien… Elle suit les traces de son père. » Tel père, telle fille non ? En tout cas, il semblait, car tout comme son père elle était dans la légion et était plutôt prometteuse. « Elle semble aimer la légion et je dirais même qu’elle est heureuse… même si les raisons pour laquelle elle est rentrée dans la légion parlent pour elles. » Il était claire qu’elle voulait suivre l’exemple de son père, peut-être même espérait-elle ainsi retrouver sa trace.

Lily me parla de son petit commerce qui apparemment marchait plutôt bien. Tout allait pour le mieux pour la sirène, comme à son habitude, les problèmes ne faisaient pas partie intégrante de sa vie et c’était mieux ainsi, tous le contraire de moi. J’adresse un simple sourire comme pour montrer que je suis content pour elle, si jamais elle avait eu des soucis vous pouvez être sûr que j’aurai fait mon maximum pour lui venir en aide. Bref, après ça vint le sujet de ma fille et du fameux pendentif, Lily espérait que le jour où je retrouverai ma fille sera bientôt, je l’espère aussi, l’attente était si longue.

- Je l’espère aussi… Je dis ça sous un ton mélancolique.

Lily me parla ensuite du grand évènement qui aurait lieu prochainement, à savoir le mariage du roi. Je sais que les pirates attendent cet évènement avec grande impatience, ce genre de rassemblement était souvent une opportunité pour préparer des sales coups. Pour ma part je ne sais pas ce que mon capitaine a prévu de faire mais elle aura forcément une idée en tête, une idée qui sera forcément contre mes principes.

- Ouais je vois ça… Ça m’inquiète un peu d’ailleurs. Les pirates préparent un sale coup, tu as intérêt à faire attention. Si j’en sais plus je viendrai te tenir au courant promis. Je dis ça avec un air inquiet.

Lily me parla ensuite du sujet qui m’intéressait le plus, ma fille, elle me donna de ces nouvelles, un sourire radieux s’affiche sur mon visage lorsqu’elle m’annonce qu’elle allait bien. Elle enchaine ensuite en avouant qu’elle suivait les traces de son père, ma fille était rentré dans la légion tout comme moi et apparemment elle avait bénéficié de mes gênes et s’en sortait très bien.

- Qu’elle ne suive pas trop les traces de son père quand même. Je dis ça avec une touche de sarcasme. Tant mieux si elle se plait au sein de la légion, il faut juste qu’elle ne soit pas avec ces pourritures qui m’ont trahi… C’est le plus important. Je dis ça en regardant le sol avant de reporter mon attention sur Lily. Merci de faire tout ça pour moi et de ne pas me balancer à la garde. J’apprécie tout ce que tu fais pour moi… Ah oui au fait avant que je n’oublie. Je fouille dans l’un de mes moches et sors un sac rempli, dedans se trouve des perles. Tien, c’est pour toi, des perles que j’ai eues, je me suis dit que tu étais la plus a même à pouvoir les utiliser.

Il m’arrivait de temps en temps de ramener des cadeaux à Lily, pour la remercier pour tout ce qu’elle a fait pour moi. Elle avait vraiment un cœur en or, probablement l’une des femmes les plus douces et gentilles qu’il m’ait été donné de voir.

Le mariage du roi… je comptais y aller avec Ralvek. Mais je n’avais pas réellement peur quand il était là. Vu la force physique de Ralvek il faudrait plusieurs pirates pour qu’on en arrive à bout. Et je suis sure qu’il me protégerait. Il protègerait même tout le monde connaissant le caractère de la bête.  D’ailleurs en pensant à lui, je ne pouvais m’en empêcher. Néanmoins je n’aimais pas trop le fait qu’il puisse y avoir des soucis pendant la soirée. « Mmm Vane sera là ? » Si il y avait bien un capitaine que je redoutais parmi tous c’était bien lui. Iago je ne le craignais pas. Je lui avais sauvé la vie donc. Quant à Leary il était mariée à ma fille adoptive. Je ne devais donc pas trop craindre ces équipages-là. Par contre Vane était quelqu’un que je ne connaissais que de réputation et autant vous dire que je préférais rester loin de lui.

Oui, sa fille suivait ses traces. Bien que je soupçonne qu’elle espérait toujours trouver les traces de son père. « Tu sais que si elle tient de toi… et qu’elle est aussi douée… elle finira tôt ou tard par te retrouver. » Il ne faut jamais sous-estimer la volonté de quelqu’un qu’on aime. Je secoue doucement la tête. Bien que Trane était devenu pirate, ce n’était pas un mauvais homme. « Tu ne dois pas me remercier. Tu n’as rien fait pour mériter d’être emprisonné et encore moins être pendu. » Si il y avait bien une chose avec laquelle j’avais beaucoup de mal dans ce monde d’humains, c’était la justice. Elle semblait réellement être absente. « Je ne comprends toujours pas pourquoi les autres ne se réalisent pas que tu n’as rien fait… » Oui, c’était vraiment aberrant. Lorsqu’il me montra les perles je souris tout en les examinant. « Tu sais que tu es un très mauvais pirate… normalement les pirates essayent de revendre ce genre de choses pour se faire de l’argent. Mais merci. Je suis sure que je puisse en faire quelque chose de magnifique. » Même après toutes ces années je me demandais si il était vraiment à sa place chez les pirates. Probablement pas… ou peut-être que si. Je ne lui ai jamais osé poser la question. « Alors… tu comptes rester pour le mariage ? »

Lily semblait inquiète par mes propos concernant les pirates et leurs possibles actions durant le mariage du roi. Je ne voulais pas m’avancer en tenant ce genre de propos mais il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’ils feront quelques choses durant cette soirée qui rassemblera les personnes les plus fortunés du royaume. La sirène me demande alors sir le pirate Vane sera présent en mariage. Je ne fais pas parti du cercle d’ami de ce maudit pirate et je m’en tien que mieux, mais il n’y a pas à douter que ce pirate sera de la partie.

- Je ne veux pas m’avancer mais… Il y a de forte chance oui. Je dis ça en posant mon regard sur la « fausse » jeune femme. Mais ne t’en fais pas… Je te protégerai s’il le faut, tu peux me croire. Malheur à la personne qui osera te faire du mal. Et puis nul doute que la légion sera présente en nombre durant l’évènement.

Je le savais pour la simple et bonne raison que c’est ce que je ferai, en tant qu’ancien capitaine et presque ancien commandant de la légion, il était presque sûr que la sécurité sera au maximum pour le mariage. Bref, le sujet part ensuite sur ma fille, Lily n’avait pas tort, si ma fille avait les mêmes talents que moi mais aussi le même entêtement, nul doute qu’elle continue d’enquêter sur moi. Mais pour le moment son grade fait en sorte qu’elle ne peut pas faire ce qu’elle veut, du coup elle est assez limitée dans sa marge de manœuvre ce qui en soit n’est pas plus mal.

- Tu as surement raison. Je dis ça avec un sourire amusé.

Lily m’avoua ensuite que ce qu’elle faisait n’été rien, c’était normale pour elle car elle savait que j’étais innocent, elle m’avoua aussi qu’elle ne comprenait pas pourquoi les autres ne le voyaient pas. La réponse était simple, la peur déjà, les ordres venaient de là-haut et ensuite il y avait la manipulation qui entré en ligne de compte. Avec tout ça vous avez le tableau et la raison pour laquelle je suis encore en cavale. Bref, je lui donne ensuite une petite bourse remplie de perle, trouvé lors de ma sortie en mer. Ces propos me font sourires, elle m’avoua que j’étais un mauvais pirate car généralement les pirates ne donnent jamais. Je prends cette remarque pour un compliment. Lily me demande ensuite si je compte rester pour le mariage.

- Je prends ça pour un compliment alors. Pour ce qui est de l’argent, ce n’est pas ça qui manque pour ma part. Mine de rien un pirate gagne beaucoup d’argent, s’il sait comment le dépenser. Je dis ça avec un sourire en coin. Et oui normalement je serai là pour le mariage, ma capitaine va surement tenter un coup ce jour-là. Elle a de grande ambition, c’est ce qui la perdra… Tout du moins je l’espère. Iago me manque.

Il est vrai que la « mort » de Iago m’a beaucoup affecté, qui l’eut cru ? Me lier d’amitié avec un pirate, vous m’auriez dit ça il y a de ça quelques années je vous aurais probablement jeté dans une cellule.

Mmm non je n’aimais pas l’idée que les pirates viennent semer la zizanie au mariage du roi. Mais qui est-ce que j’étais pour intervenir. Je souris lorsque Trane tente de me rassurer. « Merci… mais est-ce que tu n’as pas peur que quelqu’un te reconnait ? » et encore… je n’osais pas dire ce que je pensais réellement. Que ferait-il si tout à coup il se trouvait face à face avec sa fille ? Car comme il venait de dire, la garde impérial sera présent en grand nombre. Et cela voulait donc dire qu’il y aura beaucoup de chance que sa fille y soit… Mais je ne voulais pas l’accabler avec des telles pensées alors je préférais ne rien dire.

Il n’avait aucun doute qu’il ne semblait pas apprécier sa nouvelle capitaine. « Pourquoi tu restes avec eux si tu n’aimes pas ses idées et sa manière de faire ? » Trane m’avait toujours semblé quelqu’un d’honnête et cela me surprit beaucoup qu’il continuait à naviguer sous un drapeau dont il ne souhaitait pas réellement suivre les convictions. En parlant d’Iago. Je soupire doucement. J’ignorais ce qu’il était devenue, je ne savais même pas si il était vivant ou pas. « Je comprends. Ce n’était pas quelqu’un de mauvais…. » Oui, je le connaissais. Mais pas aussi bien que certains. Disons que je l’avais sauvé lorsqu’il n’était qu’un nourrisson et que je lui avais apporté chez une brave famille de fermiers pour qu’il puisse grandir en tant homme honnête. Mais il semble que j’ai une malédiction sur mes mains, car tout ceux à qui j’espère le mieux terminent par prendre la voie de la piraterie… Je soupire et secoue la tête. « Tu penses qu’il est vraiment mort ? » Je n’avais trouvé aucun corps dans l’océan alors… mais je n’osais pas lui dire. D’ailleurs je ne pouvais pas lui dire ; Car cela voudrait dire que je devais dire ce que j’étais et cela risquait de me couter très cher.

Quand à sa nouvelle capitaine je ne la connaissais pas, mais en écoutant Trane en parler, il me semblait qu’elle méritait donc bien le nom de pirate. « Tu comptes réellement rester un pirate le restant de ta vie ? Tu sais quand même que ce n’est pas la meilleure voie pour toi… » C’était certes pour l’instant peut-être la seule qui lui était accessible, mais il avait une fille… Et les années passent très vite. J’en étais le témoin. C’est comme si c’était hier que j’avais sauvé ce petit nourrisson qu’on prénommait par la suite Iago…