Herminie ~Le lys de Brise Air~

Bonjour toi qui me lit, moi c'est HERMINIE MELISENDRA ELINOR DE BRISE AIR mais en réalité on m'appelle plutôt MINA. J'ai 15 ANS car je suis né  Le jour de la fête des moissons à BRISE AIR. D'origine ROYALEje suis PRINCESSE A TEMPS PLEIN et mon niveau de vie est AISE. HETEROSEXUELLE et CELIBATAIRE je vis à BRISE AIR.

001. Herminie joue joliment du luth et a une voix d'alto agréable à écouter. 002. Elle raffole des beignets à la cannelle vendus sur le marché de Brise Air. Il n'est pas rare de la croiser, vêtue de sa cape et accompagnée de son esclave, un petit sachet à la main. 003. Herminie sait jouer la potiche à la perfection, éducation oblige, mais en fait, elle est loin d'être sotte, et elle surprend souvent par la profondeur de ses vues. 004. Son modèle indépassable reste sa grand mère, feue la Reine Mère, dont elle a hérité du caractère d'acier, en vérité, bien que la vie n'a pas permis encore qu'il se montre avec tout son éclat. 005. Herminie se conforme au rôle qui lui est échu sans jamais se plaindre. Se plaindre, c'est déchoir pense-t-elle.

me myself and I. Herminie est l'archétype de la charmante et douce jeune fille : un teint de porcelaine, des grands yeux bleus, des cheveux châtains retombant avec grâce dans son dos. Elle n'a que 15 ans, et déjà elle pourrait faire tourner des têtes si elle le souhaitait. Fort heureusement, elle n'a pas le caractère de coquette de feue sa mère. Elle se tient le plus souvent les yeux baissés, respectueusement, avec modestie dit-on. En fait, c'est surtout un stratagème pour dissimuler son visage et les expressions qui pourraient lui échapper par mégarde. Oui, parce que ne vous y trompez pas, bien qu'Herminie ait un comportement irréprochable et une réputation sans tâche, elle possède un esprit d'indépendance bien à elle, sachant se ménager des moments où elle est simplement elle même. Il lui arrive fréquemment de voler des livres dans la bibliothèque royale, qu'elle lit à la lueur de la bougie, avant de les replacer le lendemain. Elle a acquis, de fait, l'air de rien, une solide éducation en géographie, histoire et stratégies militaires ou politiques. Education toute théorique, bien évidemment, puisqu'il est hors de question qu'une fille, fut-elle de sans royal, se retrouve sur un champs de bataille ou préside un conseil royal, un jour. Elle sait que son destin est tout tracé : son père la mariera au plus vite, concluant ainsi une alliance profitable pour le royaume, et elle n'aura pas son mot à dire. Quel malheur en vérité que le Roi Ronan ne voit pas que l'héritier parfait qu'il appelle de tous ses voeux,  soit juste sous son nez. Il n'a juste pas le bon sexe.

SORKA J'ai craqué pour un double compte, et c'est la faute de Ronan et Aislin. Je me suis dit qu'il manquait un poil à gratter dans leur joli BG, et que, ma foi, j'adorerai être l'empêcheuse de tourner en rond. Herminie est une innocente créature et qui de mieux que Millie Brady pour l'incarner? Il est bien connu qu'il faut se méfier de l'eau qui dort, n'est ce pas ?

Les moments d’égarements peuvent arriver. C’est humain...Et quelque fois ils emmènent des conséquences inattendues. Ce fut le cas. Dans un moment de faiblesse alcoolisée, le Roi Ronan honora de sa présence la Reine, alors qu’il avait déserté sa couche pour de plus girondes compagnies. Et puis, neuf mois plus tard, le royaume put se réjouir de la venue d’une petite fille, en parfaite santé. Herminie. Comme sa grand mère qui avait été tant aimée. C’était un juste hommage. D’autant que l’enfançon était gracieuse et calme.

Le Roi n’avait pas que ça à faire que de surveiller l’éducation de sa fille légitime : il avait un royaume à gouverner. La Reine n’avait pas que ça à faire que de surveiller l’éducation d’une fille : elle avait des réceptions à organiser…
C’est comme ça que la petite Herminie grandit comme un lys sauvage, enjouée et espiègle, rendant folles ses gouvernantes, s’échappant régulièrement pour aller jouer sur le port avec les gamins des rues. Vous vous rendez compte !

Il y eu l’arrivée de Tante Eve dans sa vie : enfin une grande personne  de sa famille qui s’intéressait un peu à elle. Et puis, il y eu l’arrivée de la gentille Visenya, qui avait toujours des bonbons dans ses poches pour Herminie. Elle voyait bien que cette dernière était triste, mais qui l’écoutait, elle, la petiote ? Personne. Et puis, Herminie n’aimait vraiment pas son grand frère. C’était pas bien, elle le savait, mais il avait étranglé un chaton devant elle en riant, un jour. Et rien qu’en repensant à ce rire, Herminie, cinq ans, avait encore froid dans le dos.


Une nuit, il y eut un sacré remue ménage. Des hurlements, une course poursuite dans Brise Air, du sang...Et Herminie ne revit plus Visenya. Il lui était même interdit de prononcer son nom, d’évoquer sa présence, de la pleurer. Oublier. Heureusement, il restait les jupes de Tante Eve pour y trouver un peu de réconfort. Car après cette épisode dramatique, ses parents ne mangeaient même plus à la même table, sauf pour les dîners officiels. Bref, Herminie traînait sa peine dans les couloirs du Château, entre deux cours de maintien, de danse, de chant, de musique. Toute l’éducation nécessaire pour devenir un ornement agréable pour n’importe quel riche mari. Il n’y avait pas d’autre destin possible.


Un soir, Herminie trouva la porte de la bibliothèque royale entrouverte : on l’avait moins surveillé car la maîtresse de son père avait été retrouvée raide morte. Elle s’y glissa, et un monde nouveau s’ouvrit à elle : la connaissance.  Elle s’y jeta avec reconnaissance, lisant tout ce qui lui tombait sous la main. Son esprit s’affûta. Herminie comprit qu’elle avait peu de cartes en main, mais qu’il ne tenait qu’à elle de les jouer et d’augmenter sa mise de départ. Princesse oui, mais était-elle vraiment enchaînée à la volonté de son père, cet être distant qui ne l’avait jamais vraiment considéré ? Elle pouvait essayer de jouer de son influence. Elle comprit ce que sa grand mère avait compris avant elle : que l’amour du peuple peut beaucoup. On voulait qu’elle soit douce, modeste et belle ? Elle serait douce modeste et belle. Elle serait le lys de son peuple, l’image parfaite d’un royaume idéal, la princesse qu’ils adoreraient tous, et ainsi, ils ne souffriraient pas qu’elle soit jetée en pâture à un mari repoussant, dans un royaume lointain et barbare.
Car la Déesse-Mer dans son immense sagesse l’avait doté d’une volonté trempée que n’aurait pas renié le Roi Ronan. Les cadavres réels et dans les placards s’accumulaient : sa mère partit à son tour, mais Herminie était déjà assez grande pour ne croire qu’à demi la version officielle. Il lui faudrait être irréprochable, parfaitement irréprochable. C’était là son seul salut.

Son père allait bientôt se remarier afin d’avoir enfin ce fils légitime qui lui faisait tant défaut. Herminie était prête. Elle saurait tourner la situation à son avantage, afin que jamais ne s’abatte sur sa tête l’épée de la vengeance qui avait décimé sa famille.